– Arnaud CHAMBOST : « Ce vin a vraiment l’esprit des vieux millésimes à l’ancienne, c est à dire une vinification traditionnelle beaujolaise .C’est la macération prolongée et non la « thermo » comme maintenant et c’est très bien ! On laissait le temps au temps à l’époque où c’était la nature qui faisait le vin … et non l’homme !
Après les années 80, ce fut l’homme qui, par la vinification moderne, permit de corriger, peut -être, les erreurs de la nature…
Ici, on est sur un nez vraiment très fin et délicat à la fois, avec ses arômes tertiaires qui rappellent la cannelle, le bois de cèdre de la boite à cigares, la mine de crayon « critérium » (pour ceux dont c’était l’ époque !). Avec aussi des arômes vanillés et de cannelle grâce au passage en fût et à l’évolution naturelle très intéressante. Avec également des arômes de pâtisserie, des notes chocolatées de fèves de cacao et de nougatine pralinée. Mais attention, cela ne veut pas dire qu’il faille le boire avec ces desserts-là car le Gamay reste un cépage acide qui ne va pas vraiment avec le sucré chocolaté.
Au final, quand on l’a en bouche, ce vin développe une belle complexité et richesse. Puis, lorsqu’ on l’a avalé ou recraché, il laisse une note saline, une acidité sur les lèvres et les gencives titillées. Pour moi, c’est la minéralité du vin qui s’exprime et là, c’est l’autre côté intéressant !
A l’œil, c’est patiné avec de très jolis tanins.
C’est le moment de le boire, encore une ou deux années. Mais alors-là, il serait à déguster presque tout seul, sans rien. Ce serait difficile d’accompagner ce vin avec un plat car ce serait dommage pour le vin ! Certes le vin a une connotation conviviale, avec le partage entre amis, mais ici, on atteint le côté Gourmandise, le vin à boire en solitaire !… »
– Alain ROZIER : « Ce vin a su tirer toute la puissance du 89 sans en récolter les excès (nb : année de sécheresse). En effet, au niveau alcool, c’est généreux sans tomber dans le corsé ni dans l’excessif. Cela, c’est très bien ! En comparant les deux millésimes, je le répète exprès : « Brouilly 96, Château du Prieuré, Cuvée Raconat, et Brouilly 89, Château du Prieuré, Cuvée Raconat », on était d’accord avec Arnaud tout à l’heure pour dire que celui-ci se comporte mieux au niveau fraîcheur et puissance, même si le 96 est déjà un très joli vin.
Très très bon vin ! Dommage qu’il n y en ai plus à goûter car je commençais à y prendre goût !… »